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- (Anaïs): Cette semaine,
la magnifique île de Santorini.
Je monte au sommet d'un volcan
encore actif, je pars
à la recherche de l'Atlantide
et je reçois un colis
mystérieux. Suivez-moi.
(indicatif musical)
♪♪♪
Santorini, que les Grecs
appellent aussi "Tyra",
est situé dans la mer Égée,
en plein coeur de l'archipel des
Cyclades. Santorini est la plus
grande d'un groupe de cinq îles
qui continue d'être remodelé par
un volcan toujours en activité.
Chaque année, des milliers
de visiteurs s'y rendent,
attirés par les plages de sable
rouge et noir, l'hospitalité
de ses habitants et ses couchers
de soleil légendaires.
C'est un endroit fascinant
et mystérieux où aurait vécu
une civilisation perdue,
qui aurait inspiré aux Anciens
la légende de l'Atlantide.
Bonjour, Dimitris!
- Bonjour! Attendez,
je vous donne un coup de main.
- Pour prendre la pleine mesure
de la beauté de l'archipel, j'ai
eu envie de la voir par la mer.
Alors, c'est un yacht.
Je rejoins donc, au port de
Vlichada, Dimitris, qui m'attend
sur son petit bateau.
♪♪♪
Nous contournons d'abord
le flanc sud-est de l'île. Les
falaises multicolores, créées
par les éruptions volcaniques et
sculptées par l'érosion, offrent
une vue à couper le souffle.
Ça fait à peine cinq minutes
qu'on a quitté le port de
Vlichada, et déjà, je vois
quelque chose d'assez beau,
assez pour qu'on s'arrête. C'est
un mur de pierre ponce. Donc,
c'est de la pierre qui vient des
volcans qui a été entassée et
travaillée par
un artiste international qui
s'appelle le vent. Ce qu'on
voit, là, les sculptures, c'est
fait uniquement par le vent,
qui façonne le mur, et ça donne
des sculptures comme ça.
♪♪♪
Je me permets d'arrêter
notre balade en bateau
pour vous montrer un endroit
qui est absolument splendide.
On le sait, les volcans, ça nous
donne des pierres noires, des
pierres rouges, mais làà, y a ue
espèce de mur rouge au complet,
qui a créé la plage Rouge. C'est
son nom parce qu'elle est rouge,
et c'est la seule de l'île.
Très populaire, y a beaucoup
de gens qui se baignent,
mais c'est très, très beau.
♪♪♪
Y a un immense rocher blanc.
Je le sais que vous voyez, j'ai
pas besoin de le dire, c'est
juste que je capote un peu.
♪♪♪♪
Pour le moment, en Grèce,
y a beaucoup d'alertes au beau.
Je suis arrêtée en ce moment
pour des raisons complètement
esthétiques. Je voulais vous
permettre de voir la couleur des
rochers et la couleur de l'eau.
♪♪♪
- Ici, on est à la pointe
sud-est de l'île. On entre,
maintenant, à la Caldera.
- En ce moment, on est dans la
Caldera, au coeur de l'archipel
de Santorini, et je suis entre
deux îles qui ont été faites
à partir de lave de volcan
complètement, mais à des époques
très, très, très différentes.
On a la Palea Kamini, ici,
à ma droite, qui a été faite
avant Jésus-Christ, et la Nea
Kamini - "nea", c'est "nouveau"
-, qui est ici, à ma gauche,
et c'est là-dessus qu'on va
aller monter, tantôt, le volcan
qui est encore actif. Mais
ce que je voulais vous montrer,
c'est les différences. Celle-là
est beaucoup plus vieille, et
la végétation a réussi à pousser
sur la lave de volcan. Je sais
pas comment c'est possible,
mais on en a la preuve, on a
les images, et c'est magnifique.
Outre leurs paysages
spectaculaires, les îles
de Palea et Nea Kamini sont
reconnues pour leurs sources
thermales. J'ai demandé
à Dimitris de m'y amener.
On est sur le bord de Palea
Kamini, donc, la plus vieille
des îles volcaniques, ici, et y
a des gens qui se baignent dans
une espèce de mare, mais c'est
pas louche du tout. C'est parce
que c'est des sources naturelles
d'eau chaude du volcan qui est
encore actif. Alors, y a
des jets d'eau dans le fond.
Ç'a l'air que c'est très,
très bon pour la santé, mêême si
la couleur est un peu spéciale.
C'est à cause du soufre qu'il y
a ici partout. Mais ça me donne
le goût d'aller me baigner.
On dirait du chocolat. Eh que
c'est beau! On est maintenant
à côté de Nea Kamini. "Kamini"
veut dire "brûlé", donc
"la nouvelle brûlée". On le
voit, là, c'est... On dirait
qu'on est dans un feu. Et làà,
y a l'orange, la corrosion,
qui est là, l'eau est spéciale,
ça sent le soufre, mais on peut
se baigner ici. Y a un paquet
de touristes qui le font. Est-ce
que c'est vraiment très chaud?
- Oui, c'est chaud. Tu as pas
envie d'aller te baigner?
- Oui, j'ai envie. Je veux
y aller. Je veux pas me brûler,
mais je vais y aller. Oui,
je me baigne, je me baigne. Yé!
(rire fébrile)
(parlant fort): Y a un mélange
de courants super chauds puis
de courants vraiment froids.
C'est vraiment comme une
grosse piscine bipolaire.
♪♪♪
(petit cri aigu)
♪♪♪
Après la pause, je monte au
sommet d'un volcan encore actif.
Après une belle baignade,
on arrive au volcan, et on va
monter jusqu'au cratère. J'ai
un petit peu peur, mais je pense
que ça va bien se passer.
♪♪♪
Vous êtes là?
Attachez-vous bien.
Je suis une professionnelle.
Après ma petite saucette
dans les sources thermales,
je laisse Dimitris prendre
une pause bien méritée
et je m'engage sur les
chemins sinueux en direction
du sommet de Nea Kamini.
Je le sais pas pour vous,
mais moi, je trouve ça beau.
♪♪♪
Créée par des éruptions
et des coulées de lave
successives, dont les plus
récentes remontent à 50 ans
à peine, c'est la plus jeune des
îles volcaniques de Santorini.
De la roche... C'est léger.
Je sais pas, c'est... On dirait
des fausses roches de théâtre.
C'est ça. C'est ça. Je connais
vraiment beaucoup les fausses
roches de théâtre.
Ça, peu importe ce que c'est,
c'est vivant puis ça pousse
dans de la lave dure.
Les maisons blanches tout en
haut, là-bas, c'est Fira, la
ville où on va aller manger ce
soir, et ce sera magnifique. En
attendant, un cratère m'attend.
Le long du sentier, je m'arrête
devant quelques cratères
des plus impressionnants.
Ici, on est devant le premier
cratère, dans la plus vieille
partie de l'île Nea Kamini,
donc la plus récente île
quand même. C'est une explosion
qui a eu lieu en 1570.
Et j'ai l'impression que c'est
des images comme celles-là qu'on
va retrouver pour l'édition de
l'émission de l'année prochaine,
La liste d'Anaïs sur la Lune.
Ça va être écoeurant.
♪♪♪
J'aurais trois nouvelles
couleurs à proposer à Sico.
On aurait premièrement
le "noir volcan",
le "rouge volcan" et le "vert
tentative de vie sur un volcan".
C'est quand même beau. C'est ça.
On est là, nous autres.
♪♪♪
Alléluia!
Je crois qu'il s'agit
du deuxième cratère de l'île,
qui, lui, serait làà depuis 192.
Je suis au bord du cratère
principal. C'est des cratères
jumeaux au centre du volcan.
Ç'a été créé en 1940, c'est pas
si vieux que ça, mais c'était
pas une éruption volcanique,
c'était une espèce de gros
jet de vapeur immense,
et d'ailleurs, si on regarde
au bout, là-bas, y a des petites
taches jaunes, qui sont créées
par le soufre, et y a encore des
fumeroles. Des fumeroles, c'est
des petits trous qui laissent
échapper de la fumée. Ç'a l'air
que ça va jusqu'àà 95 degrés,
donc j'irai pas me mettre
le doigt là-dedans.
On est presque au sommet, le
point le plus haut de ce volcan,
qui est, je vous le rappelle,
en activité encore. Alors, en
dessous de nos pieds, y a de la
lave en ébullition qui pourrait
sortir à tout moment. Alors, si
jamais je ne reviens pas vivante
et que quelqu'un retrouve cette
caméra, j'ai fait ça pour vous.
C'est ça, hein? C'est ça.
♪♪♪♪
Arrivé tout en haut, la vue est
simplement magique: 360 degrés
d'horizon sur certainement
l'un des plus beaux
endroits du monde.
Je peux pas croire
qu'avant, c'était une seule
grande terre, puis que d'une
éruption volcanique, ça a coulé
au complet. C'est... C'est
quand même assez énigmatique.
On est peut-êêtre même tout
près de résoudre le mythe
de l'Atlantide. Peut-être.
Dans un instant.
Après la pause, je pars sur les
traces d'Atlantide à Akrotiri.
♪♪♪
On est sur le site d'Akrotiri,
et je m'en vais rencontrer une
guide qui va m'expliquer un peu
tout ce qu'on retrouve ici parce
qu'il y a beaucoup, beaucoup,
beaucoup de choses, et elle
s'appelle Andromaque, un nom
prédestiné pour me recevoir ici,
en Grèce. Bonjour, Andromaque!
- Bonjour! Bienvenue!
- Oh, ça me fait plaisir!
Vous allez bien?
- Très bien.
- Alors, on est sur le site.
Est-ce qu'on peut
appeler ça un musée?
- C'est presque comme un musée.
À partir du moment où
ils ont remplacé le plafond,
où ils l'ont fait complètement
couvert, c'est comme si
on entrait dans un musée.
- Avant l'année dernière, ç'a
été fermé pendant sept ans, et
avant ça, c'était à ciel ouvert.
- Non, c'était toujours couvert,
mais le premier plafond était
très limité, très vieux.
C'était très différent, le site.
- Alors, ceux qui sont venus
en Grèce y a très longtemps...
Ç'a changé, Akrotiri.
- Complètement, complètement.
- Alors, on va faire la visite?
Vous allez m'expliquer tout ça?
- Bien sûr, bien sûr!
- "Akrotiri", est-ce que c'est
le nom de la ville qui existait
autrefois ou c'est le nom
du site archéologique, ici?
- Comme c'est une ville de la
haute Préhistoire, d'une période
à laquelle il n'y avait pas
d'écriture - au moins déchiffrée
-, on connaît pas le vrai nom.
Donc, on a donné à ce site le
nom du village voisin. Et comme
le village voisin portait le nom
d'"Akrotiri", son nom actuel,
c'est ainsi qu'on appela cette
ville "Akrotiri". On connaît
pas, en réalité, le nom.
- Oh! C'est grand!
- C'est grand. Et c'est déjà
une partie de la ville, juste
une partie qu'on a fouillée.
- Est-ce qu'il y a encore des
vestiges dans le sol, plus loin,
mais on a décidé d'arrêter?
- Oui. Il y a des vestiges
et une bonne partie de la ville
derrière, quelque chose qu'on
va fouiller quand on aura
de l'argent, bien sûr. C'est
un site qui est très fragile,
donc ce sont des fouilles qu'on
fait doucement, mais vraiment
très doucement. Juste pour vous
donner une idée... Ici, on a un
ensemble d'une quarantaine de
bâtiments fouillés depuis 1967,
et que dans quatre bâtiments
on a achevé les fouilles.
C'est fragile, la pouzzolane.
- Ça se fait petit à petit, mais
ça doit être très passionnant
pour les archéologues. Moi, j'ai
une pensée... Quand on aime son
métier puis qu'on se retrouve
dans un endroit comme ça qui a
autant d'histoire... On parle
de quoi, quatre millénaires?
- Voilà. Mais, plutôt, le niveau
qu'on voit ici, je dirais plutôt
que c'est du deuxième millénaire
avant Jésus-Christ.
- Quand même.
Fondée autour du quatrième
millénaire avant Jésus-Christ,
la ville d'Akrotiri était une
cité très prospère. Vers 1650
avant notre ère, le volcan Tyra
a fait éruption et a recouvert
la ville d'une couche de
cendres, ce qui explique
pourquoi elle s'est si bien
conservée jusqu'à nos jours.
On l'appelle d'ailleurs
"la Pompéi de la mer Égée".
Ce qu'on voit en ce moment,
c'est des lits. En fait,
c'est des lits qui ont été faits
en plâtre. Comme le bois est
disparu dans les cendres, ils
ont réussi à couler du plâtre
pour refaire le mobilier de
l'époque, le bois qu'il y avait.
Alors, c'est des lits qui ont
été retrouvés dehors. Ce qu'on
en comprend, c'est que les gens
ont eu le temps de les sortir
pour faire comme des réparations
à l'intérieur pour les