Les insomniaques s amusent

J'ai jamais vu une fille Pleurer autant pour un garçon J'amais vu l'amour Créer de la haine de cette façon Ses chagrins de jour Vont finir dans ceux de la nuit Faut la voir marcher d'un pas lourd...
Un crocodile M'a fait un drôle de jour Quand je l'ai vu pleurer Aidé d'un faux chagrin Mangea du zoo le gardien Venu le consoler J'en garde un souvenir Une leçon devrais-je dire Ne pouvant plus...
N'attends surtout pas mon retour Le temps s'en va et prend Avec lui l'amour Tu diras que c'est moi Qui ai fui sans bravoure Mais je refusais de droit L'usure des jours Non, n'attends pas mon retour...
S'il fallait qu'un de ces quatre Mon âme se disperse Bien avant qu'elle ne s'écarte Du corps qui la berce Qu'un de ces quatre Qu'un de ces jours, la folie S'il fallait qu'à cause d'elle Ton nom...
Je boirai tout ce qu'il reste à boire Et je m'en irai tout étourdi encore Et puis j'irai prendre le métro De l'autre côté du pointillé Pour faire sourire ma mort J'étais venu pour une seule bière...
N'y a-t-il au bout des heures Qu'un jour qui finit N'y a-t-il au fond des coeurs Que des souvenirs aigris Le premier qui répond oui J'le fais canard sous la pluie Mauvais truqueur Je trompe parfois...
C'est la nuit Il y a un clair de lune Je suis dans la brume Et quand le jour se lève Je m'appuie, princier et fidèle Sur Phébus en son ciel L'espoir c'est l'aube nouvelle C'est quand le jour se lève...
Quand l'aube traîne Aux franges du jour Avec le silence Que d'autres savourent Quand tous les mots Ne disent plus rien Plus rien de mieux Que ce calme étrange Moi les yeux grands ouverts Dans mon lit...
Les joies nocturnes D'un somnambule nu Sont les oies blanches Qui chantent le nord la nuit Quand au printemps la terre Fait mentir les désespérés Il écoute bien sage Sur une pierre saillante...