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Et si le Québec était la
Norvège? Ou si le Québec faisait
comme la Norvège?
Le Québec a choisi
de privatiser son gaz et
son pétrole alors qu'une
division d'Hydro-Québec
en était responsable jusqu'à
tout récemment.
En Norvège, on a choisi
un autre modèle d'exploitation
des ressources, qui rapporte
gros à l'État.
Comment fonctionne le modèle
norvégien? Notre invité :
Normand Mousseau, professeur
du département de physique
à l'Université de Montréal,
que nous avons rencontré il y a
quelques jours.
Bonsoir.
Établissons les différences
entre le modèle québécois et le
modèle norvégien, les
différences principales entre
les deux modèles d'exploitation
des ressources.
- La principale différence c'est
le contrôle du développement. En
1974 quand la Norvège a
découvert qu'elle était assez
sûre devant ses ressources de
pétrole, gouvernement et la
population ont débattu son
arrivée à la conclusion que pour
aller chercher une fraction
importante des revenus et des
dépenses entourant le
développement de l'industrie
l'État devait être présent de
manière majoritaire dans le
développement et l'exploitation
des gisements.
Avec le secteur privé. Donc
initialement on a créé une
compagnie d'État qui s'appelle
Statoil qui était majoritaire à
51 % en alliance avec des
partenaires privés.
- Donc l'État a une part du
risque et des investissements et
des dépenses mais également une
part majoritaire de ses revenus.
- À 51 % c'est surtout qu'ils
ont le contrôle du rythme du
développement. Au départ les
craintes étaient visées les
risques pour l'environnement
alors si on a des craintes
encore ralentir pour évaluer les
risques mais si on est un
partenaire minoritaire n'est
plus en contrôle du
développement.
C'est très payant. Dans le cas
du pétrole l'État va chercher
presque 80 % des revenus qui
vont directement dans les
coffres de l'État via
différentes structures. Mais ça
veut dire que l'immense majorité
des revenus va à l'État et ça
n'inclut pas les impôts sur les
salaires des travailleurs. On
parle des revenus directs des
compagnies.
- Avec un baril de pétrole à 90
$. Donc chaque fois que l'on
exporte du pétrole une bonne
partie de l'argent revient à
l'État.
- Sur 50 $ ses 40 $ qui va à
l'État et 10 $ aux partenaires.
- Est-ce que c'est le meilleur
modèle, le plus payant et
pourquoi n'est-il pas adopté par
tous y compris au Canada?
- Carla de Norvège la
développait ce n'était pas dans
une optique idéologique. On
voulait un modèle qui fonctionne
et qui rapporte beaucoup. On
voulait être partenariat avec
des entreprises privées qui
avaient le savoir-faire. C'est
comme ça qu'on s'est entendu. Il
y a d'autres modèles haussés 100
% publics est souvent il y a des
problèmes d'investissement et
des densités parce qu'on veut
aller chercher trop de profit et
on ne laisse pas assez d'argent
dans le système pour développer
les prochains gisements. Il y a
ainsi des modèles 100 % privés,
aux États-Unis, en Alberta, où
on se contente d'aller chercher
des redevances et de l'impôt sur
le revenu.
- Ça marche en Alberta puisque
le gouvernement Alberta est
riche.
- Mais l'Alberta ne va chercher
que la moitié du revenu
pétrolier. Et la part qui
revient à l'État diminue d'année
en année en Alberta parce que
leur modèle de redevances est
beaucoup moins exigeant pour les
sables bitumineux que pour le
pétrole conventionnel et comment
se déplace vers le sable
bitumineux, l'Alberta a de moins
en moins d'entrées d'argent.
- Est-ce que le modèle norvégien
pourrait s'appliquer au Québec?
- Pourrait s'appliquer. C'était
grosso modo le modèle proposé
par Hydro Québec en 2002 et
approuvés par le gouvernement
Landry. On voulait que Hydro
Québec dirige l'exploitation en
partenariat avec des entreprises
privées
Mme Normandeau ministre des
ressources naturelles, affirme
que les Québécois vont tirer le
maximum de bénéfices pour le
minimum de risques financiers
pourraient en ayant cédé au
privé les risques.
- Et c'est vraiment là où doit
se faire le débat. Quelle
quantité de risque est ce que
l'on veut prendre. Les risques,
c'est quand même très différent
lorsqu'on développe des gaz de
schiste. Il n'y a pas de risque
de tomber sur un puits sec, les
risques sont environnementaux.
Aux gisements de Old Harry les
risques sont minces parce qu'on
fait de l'exploitation à Terre-
Neuve dont on connaît
l'environnement et les
techniques et les types de
gisements. Dans le cas du
pétrole de Gaspésie il y a des
risques plus importants parce
que l'on connaît mal les façons
de l'exploiter et de le
développer. Mais il faut voir
jusqu'à quel point on est prêt à
perdre des revenus en échange de
risque. Et ça va dépendre de la
population.
- Est temps de Milan sont très
capables de dire en 2011 de dire
qu'on adopte le modèle
norvégien.
- Y lire un moyen de récupérer
certains permis, exiger que les
investissements à faire par
hectare soient haussés.
Si on demandait plus
d'investissements par hectare,
les compagnies seraient obligées
de resserrer leur permis, d'en
laisser partir une fraction qui
pourrait être récupérée par
l'État émise dans un
développement différent. On
pourrait aussi changer les
règles du jeu au niveau de
l'exploitation. Présentement on
ne fait pas d'exploitation dont
au moment de la définir en
pourrait imposer une
participation de l'État. Il
faudrait absolument en débattre.